Licenciés de Cora parce qu’ils refusaient de travailler le dimanche

Enseigne hypermaché Cora
Les salariés bretons vont saisir les prud'hommes car leur contrat ne prévoyait pas de travailler le dimanche. — vp-holding / Wikimedia Commons

En Bretagne, deux salariés d’un hypermarché ont été licenciés pour faute grave. Ils avaient refusé de travailler le dimanche, arguant que leur contrat ne le prévoyait pas.

Deux employés de l’hypermarché Cora de Saint-Jouan-des-Gérets, près de Saint-Malo, ont fait l’objet d’une procédure de licenciement pour faute grave, ne bénéficiant de ce fait d’aucun préavis ni indemnité : la direction leur reproche d’avoir refusé de travailler le dimanche, révèle Europe 1.

Il s’agit d’une salariée comptant 18 ans d’ancienneté ayant été en poste à la station-service, au rayon bijouterie puis à l’accueil et d’un employé affecté au rayon crèmerie, présentant 8 ans d’ancienneté.

La direction de grande surface avait décidé d’ouvrir chaque dimanche matin à compter du mois de mars. Cependant, aucun avenant n’a été apporté aux contrats de travail des quelque 200 salariés. Invoquant la loi Macron, « le directeur a dit que c’était obligatoire, que c’était cela ou la porte » rapporte la salariée. Laquelle ajoute : « Je ne pensais pas qu’on m’aurait virée comme ça au bout de 18 ans de boîte. Je trouve que le dimanche, c’est pour la vie de famille. OK pour le volontariat, mais on ne doit pas forcer les gens. Je suis dégoûtée, je suis en colère. Se faire jeter comme une malpropre… Ça me sidère, ça me met hors de moi. »

Les prud’hommes seront saisis

Avec son collègue, elle envisage de saisir le conseil des prud’hommes pour qu’il qualifie cette sanction de « licenciement sans cause réelle ni sérieuse ». Jointe par Europe 1, une inspectrice du travail de Saint-Malo note qu’effectivement, «l’accord du salarié peut être nécessaire lorsque les nouveaux horaires ou la nouvelle répartition des horaires constituent une modification du contrat de travail ».

Une analyse partagée par le syndicat CFTC  qui a relevé que dans son courrier de licenciement, la direction avance comme motif que « le Code du travail prévoit qu’il faut accepter de travailler quand on vous le demande. Une interprétation pour le moins sommaire du Code et des droits des salariés. L’obligation du travail le dimanche doit être prévue dans le contrat de travail. » Ce qui le cas pour les nouveaux embauchés en général, mais pas les anciens… La CFTC espère donc que les salariés bretons seront entendus en justice et que la décision fera jurisprudence. Ce qui pourrait inviter des salariés précédemment victimes de licenciements similaires à se manifester.

Jusqu’à présent, la direction de l’hypermarché Cora ne s’est pas exprimée.

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