Explosions à Beyrouth : ce que l’on sait au lendemain du drame

Le port de Beyrouth au lendemain des explosions, le 5 août 2020
Le port de Beyrouth au lendemain des explosions, le 5 août 2020. — Capture d'écran YouTube

Mardi 4 août, une violente double explosion a ravagé une partie de la capitale libanaise. On dénombre provisoirement une centaine de morts, des milliers de blessés et des dizaines de disparus.

Les images terrifiantes ont fait le tour du monde en quelques minutes. Ce mardi 4 août, vers 18h heure locale (19h en France), une explosion retentit dans le secteur du port de Beyrouth. Puis une seconde déflagration a lieu à 18h07, beaucoup plus puissante, formant une sorte de champignon qui rappelle les explosions nucléaires. Les témoins sur place évoquent un souffle qui balaie tout sur son passage, brisant des vitres à plusieurs kilomètres à la ronde, dont à l’aéroport international situé à 9 km. Il aurait même été ressenti sur l’île de Chypre, à plus de 200 km. L’Institut américain de géophysique a enregistré l’explosion comme un séisme de 3,3 sur l’échelle de Richter.

D’après les premiers éléments de l’enquête, la double explosion serait accidentelle, et aurait été causée par du nitrate d’ammonium. 2 750 tonnes étaient stockées dans un entrepôt sur le port de Beyrouth depuis 6 ans. Cette substance, qui entre dans la composition de certains engrais et d’explosifs, a causé de nombreux accidents industriels dont celui de l’usine AZF à Toulouse en 2001. Le directeur des douanes, Badri Daher, a également confirmé la présence d’un entrepôt de feux d’artifices à proximité.

Des dégâts humains et matériels considérables

24h après l’explosion, le bilan humain est lourd, et il est loin d’être définitif dans cette ville de 2 millions d’habitants. A l’heure actuelle, on recense 113 morts. Le nombre de blessés s’élève pour l’instant à 4 000, et il est encore trop tôt pour comptabiliser les personnes portées disparues. Suite aux dégâts causés par l’explosion, près de 300 000 Libanais se retrouvent aujourd’hui sans logement.

Sur le plan matériel, l’explosion a dévasté la ville. A commencer par le port, centre névralgique de l’ensemble du Moyen Orient, qui est complètement détruit. Dans les environs, l’ampleur des dégâts est considérable : des immeubles effondrés, des voies de circulation inaccessibles, des gravats partout. Trois hôpitaux ont également été endommagés, compliquant la prise en charge des blessés. Le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud, estime que « près de la moitié de la ville est détruite ou endommagée ». Cet après-midi, le gouvernement libanais a décrété l’état d’urgence pendant deux semaines dans la capitale.

La communauté internationale se mobilise

Le drame vient aggraver une crise majeure qui touche le Liban depuis des mois. Le ministre de la Santé annonce que le pays est « en pénurie de tout ce qui est nécessaire pour porter secours » aux victimes. Le Premier ministre, quant à lui, a lancé un « appel urgent à tous les pays amis et les pays frères ». Aujourd’hui, la communauté internationale s’organise pour venir en aide aux Libanais. Des pays amis comme l’Iran, le Koweït, la Jordanie, la Tunisie et la Russie ont déjà pris des dispositions. Même Israël, pays ennemi, a proposé une aide humanitaire et médicale. Les Etats-Unis sont également mobilisées, ainsi que l’Union européenne qui va déployer « 100 pompiers hautement qualifiés, avec des véhicules, des chiens et du matériel, spécialisés dans la recherche et le sauvetage en milieu urbain » a indiqué le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarčič.

Du côté de la France, trois avions militaires ont décollé pour Beyrouth, avec un détachement de la sécurité civile comprenant 55 personnes et plusieurs tonnes de matériel. Dix urgentistes y sont attendus pour compléter les effectifs des hôpitaux engorgés. Emmanuel Macron, qui a exprimé sa « solidarité fraternelle » sur Twitter, est attendu dès demain sur place.

Une réponse sur « Explosions à Beyrouth : ce que l’on sait au lendemain du drame »

Une explosion de nitrate d’ammonium produit des quantités massives d’oxydes d’azote : le monoxyde d’azote NO est rapidement oxydé en NO2, dioxyde d’azote, gaz rougeâtre à l’odeur désagréable, très irritant et nocif, qui se forme par oxydation rapide de NO par l’oxygène de l’air. Des niveaux élevés de ce polluant sont particulièrement inquiétants pour les personnes souffrant de problèmes respiratoires.
Les fumées de Beyrouth présentent donc un risque pour la santé des habitants jusqu’à ce qu’elles se dissipent en plusieurs jours : https://www.officiel-prevention.com/dossier/environnement-pollution/pollution-de-l-air/pollution-de-lair

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